Retour sur le raid automobile de Matthieu et Alenzo, élèves ingénieurs à l’ESIEE-IT

Meilleur moment : « La découverte du Maroc. Plus particulièrement au moment où nous sommes dans la campagne en route pour Marrakech entourés de cailloux et nous voyons au loin des montagnes avec des sommets enneigés. C’est beau, dépaysant et deux heures plus tard : nous arrivons au sommet des montagnes enneigées ! Être arrivés jusque là-bas dans une petite 4L à plus de 4000 kms de la maison, c’était dingue comme sensation ! Un mélange de fierté et de bonheur. » 

Pires moments : “La nuit que nous avons passée au Sud de l’Espagne à côté d’un lac gelé. Il y avait un vent glacial, de l’humidité à cause du lac, nous avons réussi à dormir à peine deux heures. Nos duvets étaient gelés tout comme l’intérieur de notre tente ! C’était vraiment horrible, le genre de moments qui te donne envie d’abandonner tout comme la traversée de la Méditerranée en bateau où nous avons attendu des heures pour enregistrer la voiture, puis pour embarquer. La mer était agitée, le bateau plein à craquer, c’est aussi une nuit où nous avons très peu dormi et le lendemain il fallait rouler 700 kms dans le désert marocain !”  

Nous avons passé 3 jours dans le désert à faire un circuit. Les dunes du Sahara c’est impressionnant. Les pistes sont faites de sable et de cailloux au milieu des dunes. Le but est de faire le moins de kilomètres possibles en passant obligatoirement par 6 points. Il y a des moments où nous sommes seuls au milieu de rien avec un cahier et une boussole avec des indications très sommaires “tourner à gauche aux 3 palmiers” ; “suivez les antennes que vous voyez au loin”...  Ce qui est marrant, c’est de voir les locaux qui t’attendent aux points où ça coince pour t’aider... contre un petit quelque chose. Le Maroc accueille de très nombreux rallyes, il y en avait d’ailleurs d’autres au même moment.  

Conseils : Il faut s’y prendre à l’avance, minimum une année. Le temps de trouver la bonne voiture, de la préparer et de faire ses premières armes en mécanique dessus. Et surtout le temps de trouver des sponsors. C’est important car l’aventure a un coût : 3 000 euros l’inscription, 800 euros d’essence...  

Si on devait le refaire, on partirait à plusieurs équipages. Au moins à deux ou trois voitures. C’est bien plus sympa et on peut s’entraider en cas de panne.  

Je conseille aussi l’achat de bouchons d’oreilles ou même d’un casque anti-bruit pour survivre aux bruits dans l’habitacle de la 4L pendant – parfois - 7 heures d’affilée ! 

En réalité, pour gagner le rallye : c’est la voiture qui fait toute la différence. Il faut partir avec la 4L qui possède le plus gros moteur, changer les amortisseurs, surélever la voiture, mettre des gros pneus à clous... Certains ont des 4L qui ne ressemblent plus du tout à la voiture de base. C’est impressionnant. Et c’est ce qu’il faut pour pouvoir espérer remporter le rallye automobile.  

Rencontres qui nous ont marquées : « A Biarritz, nous avons dû faire une réparation en urgence avant le départ de la course à cause d’une pièce rouillée. Tous les “galériens” du 4L Trophy se sont retrouvés au même garage avant le départ de la course. C’est là que nous avons rencontré des étudiants d’Amiens avec lesquels on a fait presque toute l’aventure, c’était très sympa. Ce sont devenus des amis. Les rencontres avec les Marocains étaient aussi inoubliables : ils sont accueillants et super gentils. Ils n’ont pas grand-chose mais ils sont heureux. 

Ce qui est surprenant, c’est qu’au Maroc toutes les routes sont neuves et de bonne qualité. Rien à voir avec l’Espagne où certaines routes sont en très mauvais état. Ce qui est aussi étonnant, c’est qu’il y a des stations essence tous les 5 kilomètres voire même plus ! Chaque village possède sa propre station essence. 

Propos recueillis par Diane Dussud